Le 12 avril 2017, un peintre s’est trouvé coincé entre une nacelle et une poutre métallique, sur un chantier à Concarneau. Il est décédé le lendemain. Ce jeudi, au tribunal de Quimper, comparaissait le technicien maintenance de la nacelle. Délibéré le 22 octobre.
Le chantier devait durer du 10 au 12 avril 2017, sur le parking E. Leclerc de Concarneau. Le 12 avril, à 16 h 10, alors que deux peintres se trouvaient sur une nacelle, l’un s’est retrouvé coincé entre le panier de la machine et une poutre métallique de la station-service. Monsieur S. victime d’un pneumothorax, est décédé le lendemain à l’hôpital. Il avait 56 ans. Son collègue a eu six jours d’ITT. « On allait descendre, témoigne-t-il au tribunal de Quimper, ce 24 septembre. Cela devait être un dernier contrôle pour vérifier ».
« La nacelle déconne »
Il était aux manettes, ce mercredi-là. « La commande du bras de levage a bougé d’un coup, il y a eu des vibrations et on est parti contre la poutre à une vitesse, on n’a pas eu le temps de voir », continue-t-il, précisant que le mode « tortue » était enclenché. Comme d’autres, il avait alerté, dès le 10 avril, disant que « la nacelle déconne » : « Les trois quarts du temps, la commande ne répondait pas ».
Et le technicien de maintenance était intervenu à deux reprises. Âgé de 42 ans, il est poursuivi pour homicide involontaire. « J’ai fait les tests, je n’ai pas eu de code défaut. Pour moi, la machine n’avait pas de défaut ».
« Ce n’est pas un ordinateur »
« Il a dit aux salariés de réinitialiser la machine en appuyant sur le bouton d’arrêt d’urgence, clame Me Louise Aubret-Lebas. Sauf que ce n’est pas un ordinateur, c’est un outil de travail ». Pour l’avocate des proches de la victime, le technicien « a donné une information qui a conduit à l’accident. S’il n’avait pas dit cela, la machine, en panne, aurait été remplacée ». Elle demande, en tout, 317 000 euros en réparation des préjudices.
« Il faut écouter l’humain », appuie le procureur Jean-Baptiste Doubliez qui requiert un an de prison avec sursis. Me Sébastien Picart, arguant que son client « a fait son max », plaide la relaxe. « Je suis vraiment navré, conclut le technicien. Si j’avais pensé que cela aurait entraîné un accident, j’aurais retiré la nacelle ». Délibéré le 22 octobre.
Le Télégramme – 24 septembre 2020